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DE LA VILLE DE PARIS.
Sur quoy mesd. Srs de lad. Ville luy ont faict responce qu'ilz adviseroient à acomplir entierement le voulloir du Roy.
Ce faict, mesd. Srs se sont relirez en leur pelit bureau et ont advisé emsemble que, dimenche prochain, xxvu* Juing, seroit faict present aud. am-
bassadeur de xxim quarles d'ypocras et xxnn livres de espices de chambre, et le lundi ensuivant, xxviii8 Juing, autres xxnn quartes ypocras et autres xxim livres espices de chambre, et douze torches de deux livres pesans. Ce qui a esté faict.
LXXXVI [XXXV]. — Pour le flotage de la riviere de Curre.
23 juillet i54G. (Fol. 3g v°.)
Du vendredi, xxiir5 jour de Juillet mil vc xlvi.
En assemblée le jour d'huy faicte, en l'Ostel de la Ville de Paris, de mess" les Conseillers d'icelle, pour donner leur avis sur l'entreprinse faicte par ung nommé Gilles Desfroissiz, maistre des forges de Nyvernois, de rendre la riviere de Curre'1' navigable et fournir, tous les ans, à lad. Ville pour cent mil livres tournois de boys de chauffage, ainsi que led. Desfroissiz a donné à entendre au Roy ; en laquelle se sont trouvez, c'est assavoir :
Monsr le Lieutenant civil, maistre Jehan Morin, Prevost des Marchans ;
De Sainct Germain, Berthelemy, Tanneguy, Es­chevins ;
Sires Robert Lelieur, Lelievre, Perdrier, T. de Bragelongne, Lecomte, Larcher, Conseillers d'icelle Ville;
Après ce que mond. sr le Prevost des Marchans a proposé l'entreprinse dud. Desfroissiz de rendre la riviere de Curre navigable, à tout le moings flotable, pourveu que lad. Ville luy baillast la somme de deux mil escuz soleil pour faire Ies fraiz, en baillant par led. Desfroissis caution bourgeoise en cestedicte Ville; et pour ce faire, auroit obtenu lettres patentes du Roy.
Sur quoy lad. compaignée a esté d'avis, avant que passer oultre, qu'on devoit oyr verballement led. Desfroissiz; lequel Appellé seroit comparu et auroit declairé à lad. compaignée que, si lad. ri­viere de Curre estoit navigable, ce seroit le plus grant bien qu'on sauroit estimer pour la ville de Paris , parce que le long d'icelle riviere y a grande quantité de boys, à luy apartenant et à d'autres, qui est prest a floter et faire venir à bon marché, ne reste que d'avoir argent pour faire les fraiz. Par
quoy, pour le bien de lad. Ville, il en auroit adverty le Conseil du Roy, duquel il auroit obtenu lettres patentes et permission de faire lad. riviere navi­gable, avec permission de prandre lesd, deniers sur les aydes de lad. Ville. Et afin que icelle Ville ne soit trop grevée, est comptant de recevoir d'icelle que cinq cens escuz pour le present, autres v° escuz à la Sainct Remy, et autres à la Sainct Martin, et le reste à Noel. Et neantmoings baillera sires Guillaume Legras et Jehan Rouvet'2', bourgeois de Paris, pour cautions, ou cas qu'il ne rendist iad. riviere navi­gable ou flotable, de rendre lad. somme de n" escuz à lad. Ville.
Sur quoy a esté interrogué s'il voulloit entre-prandre fournir à lad. Ville pour cent mil francs dc boys tous les ans, d'yey à dix ans. A dit que non, mais qu'il en fourniroit pour cent mil francs en dix ans, ou pour dix mil livres tournois chascun an.
Luy a esté demandé s'il voulloit promectre bailler la voye de boys, rendue ès portz de cestedicte Ville, pour quarante cinq solz tournois, actendu que dc present le plus cher ne vault que l solz tournois la voye. A dit que non, et que la voye luy reviendra à plus de l solz tournois, quant elle sera à Paris. Puis s'est retiré.
Ce faict, mond. sr le Prevost a demandé l'avis aux assistans, qui pnt tous conclud et advisé que la com­paignée estoit bien petite et neantmoings que, avant que passer oultre ne riens bailler aud. marchant, on devoit aller en dilligence visiter et soy informer de la commodité ou incommodité des lieux par gens en ce congnoissans, telz qu'il sera advisé par le Bureau de lad. Ville, pour, lad. visitacion faicte et leur rap­port veu, faire ce qu'il apartiendra par raison'3'.
(■) La Cure, rivière qui prend sa source un peu au-dessus de Gien-sur-Cure (Nièvre) et tombe dans l'Yonne au-dessus de Cravant.
'2) Ce Jean Rouvet, né à Clamecy (Nièvre), passe pour l'inventeur du flottage à bûches perdues. On lui a érigé, à ce titre, cn 1828, un buste dans sa ville natale.
(3) Les deux tiers du fol. 4 o v° et le recto du fol. 41 sont en blanc au Registre.
lUPItlUCniE .UTIO-ALE.